Pourquoi faire un blogue sur le tatouage japonais ?

Pourquoi faire un blogue

sur le tatouage japonais?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au tatouage en 2007, j’ai commencé par aimer le style tribal et le style Dark de Paul Booth. Puis un jour je suis tombé sur un dragon fait par Filip Leu et j’ai été ébloui ! La composition, les couleurs et la symbolique du tatouage japonais était une révélation pour moi.


J’ai découvert le ryū ( りゅう) ou dragon japonais et plusieurs questions en ont suivi : Quelle est la symbolique du dragon ? Comment dessiner cet animal imaginaire ? Puisqu’il est imaginaire, peut-on le dessiner n’importe comment ? Y a-t-il des règles de dessins ? Pleins de questions auxquelles je cherchais des réponses ! Mais il y avait un piège ; plus j’en apprenais, plus j’avais des questions !

La première chose qui nous frappe lorsqu’on voit un irezumi (tatouage japonais) c’est l’ampleur du tatouage. Ce ne sont pas de petits tatouages ; c’est souvent une jambe ou un bras au complet avec le pectoral. Et pour les vrais passionnés ça peut s’étendre au corps entier !

Au Japon, ils sont principalement portés par des Yakuzas (la mafia japonaise). Pourquoi est-il associé au monde criminel ? Aujourd’hui, ce style de tatouage est considéré comme un art à part entière et est porté par n’importe qui (autant par les japonais que par les non-japonais).

La beauté du tatouage japonais est qu’il est codé de symboles, de mythes et de légendes. Chaque élément a une symbolique, ce qui permet de créer une histoire unique lorsque plusieurs de ses éléments sont additionnés dans un seul tatouage. Comme par exemple : certaines fleurs et certains animaux peuvent être utilisé pour symboliser des êtres aimés, ou encore certains sujets peuvent représenter certaines étapes de la vie comme une épreuve ou un succès.

Avec le tatouage japonais, les éléments sont codés, ainsi le corps au complet est donc utilisé pour raconter une histoire.

C’est ainsi qu’à l’âge de 16 ans, je me suis lancé dans le monde du tatouage pour parfaire mes connaissances de ce monde mystérieux. Ce serait prétentieux de ma part de me prétendre maître de cet art. Aucun « gaijin » ne peut prétendre comprendre à 100% la mentalité japonaise, il restera toujours un certain mystère perdu dans la traduction… Cependant, après plusieurs années d’apprentissage et après plusieurs voyages au Japon, je pense avoir saisi l’essence du tatouage japonais.

Dans ces blogues, je cherche à vous montrer ma vision de cet art. J’expliquerai, les différents sujets, les styles, les techniques et je vous parlerai des meilleurs endroits à visiter du Japon qui ont un lien avec le tatouage. Je vous remercie d’avance pour votre intérêt et merci de partager avec vos amis ! Les questions sont bienvenues en tout temps. Pour des questions au sujets du blogue vous pouvez m’écrire par email au JFTrudelTattoo@gmail.com. Pour des questions concernant les tatouages vous pouvez m’écrire sur mon siteweb : JFTattoo.com.

JF Trudel – Tatoueur/Dessinateur/Globtrotteur        Lien email : JFTrudelTattoo@gmail.com        Lien Fb : JF Trudel Tattoo Artist        Lien IG : JF_Tattoo        Website : JFTattoo.com


Le but des voyages au Japon

Le but des voyages au Japon

Aujourd’hui grâce à l’internet, plus besoin de se rendre quelque part pour vraiment étudier un domaine. On peut facilement faire des recherches sur les symboliques des tatouages japonais avec Google. Alors pourquoi se rendre au Japon? Car Google ne comprend pas l’essence de cet art.

J’ai fait 3 voyages au Japon et chaque voyage avait pour but précis pour parfaire mes connaissances sur le tatouage japonais. Pour une description plus élaborée de chacun de mes voyages, vous pouvez consulter mes blogues sur chacun d’entre eux.


Le premier voyage était un voyage d’initiation. À titre de « gaijin », qui signifie « étranger » en Japonais, je suis allé au Japon, sans parler la langue, pour faire un voyage principalement de touriste. Lors de ce voyage, je me suis imprégné à 100% de ce monde où la tradition et la technologie cohabitent. Ce contraste est très flagrant surtout lorsqu’on se promène dans les petites rues et on voit un petit temple au beau milieu des gratte-ciels.

Je suis resté dans la région de Tokyo dans le but de visiter des temples et des musées. Saviez-vous que le Japon est un des pays au monde avec le plus de musées ? En effet, il y aurait plus de 5614 musées au Japon. Selon ma compréhension, le gouvernement encourage l’ouverture de musée et le partage de la culture en offrant aux collectionneurs un avantage fiscal. Pour les visiteurs, le musée est une activité simple et très peu coûteuse (voir même gratuite pour les habitants de la région). Une grande majorité de temples offre même un petit musée à visiter pour l’équivalent de 2$. Les musées ont une grande place dans le cœur des Japonais, autant que les temples. Il était donc important pour moi d’en voir le plus possible.

Le musée Edo Tokyo

J’ai réalisé un grand rêve lors de ce premier voyage. Je me suis fait tatouer par Shige dans son studio mythique : Yellow Blaze à Yokohama. Je me suis fait tatouer pendant deux jours sur mon bras. J’étais tellement concentré à observer Shige que je n’ai pas senti la douleur! Enfin presque pas!

Lors du premier voyage, je suis allé au Tattoo Bunshin Museum de Horiyoshi III. Il ne s’agit pas vraiment d’un musée, mais plutôt de la collection d’objets personnels d’Horiyoshi III. Depuis plus d’une 60e d’années, il ramasse des objets en lien avec le tatouage provenant des quatre coins du monde, et il les expose dans ce musée. Malgré la surcharge d’objets considérant l’espace, cette visite était importante pour moi. En tant que de tatoueur qui se passionne pour le style japonais, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion exceptionnelle de visiter le lieu de travail du grand Horiyoshi III.

Ainsi mon premier voyage avait pour but de me familiariser avec le Japon et le tatouage Japonais.


Mon deuxième voyage avait pour but de visiter d’autres régions du Japon.  Ainsi je suis allé à Osaka, Nara et Kyoto. Ce sont des villes avec tellement d’histoire que je trouvais important de m’imprégner de leur essence.  Tokyo est devenue la capitale du Japon en 1868. Kyoto l’a été pendant presque un millénaire! Et avant cela, c’était Nara la capitale du Japon. C’est pour cela que Kyoto et Nara sont des villes si importantes avec plusieurs temples et musées. Leurs histoires ont été très importantes durant plusieurs époques clés du Japon. Pour comprendre la culture japonaise, je voulais donc aller visiter ces endroits mythiques.

C’est certain qu’une fois sur place, c’est un peu difficile de capter l’essence de ces endroits, car il y a beaucoup de touristes. C’est un peu comme essayer de voir la Joconde au Musée du Louvre. La quantité de touristes qui prennent des égoportraits et qui jouent du coude ne nous permet pas d’apprécier les lieux à leur juste valeur. Toutes mes photos comprennent au moins un touriste. J’ai quand même réussi à prendre en photo l’essentiel que je voulais étudier et dessiner plus tard.

Ainsi le deuxième voyage m’a permis de rapporter plusieurs images et références pour améliorer mon art et faire des dessins avec une meilleur essence japonaise. 


Le troisième voyage avait deux buts : celui de retourner le plus possible aux sources du tatouage japonais par l’étude du ‘’tebori’’, qui est la technique de tatouage traditionnel japonais fait à la main, et l’étude des estampes japonaises. 

Les images du tatouage au Japon sont basées sur les estampes japonaises. C’est pour cela que les tatouages japonais ont cette essence caractéristique : personnages exagérés aux couleurs vives. Cet art très caractéristique était utilisé autrefois pour faciliter la reproduction en masse d’une image. Cela rendait le produit moins cher et plus accessible pour la population. 

Lors de ce voyage, je suis allé au musée de Hokusai. Ceci m’a permis de revenir à l’essence du tatouage japonais, car il ne faut pas oublier que les estampes japonaises sont la base de cet art. Et le plus grand maître incontesté de Ukiyo-e est Hokusai. 

Je suis allé rencontrer un ami tatoueur à Gifu pour me faire faire un tatouage au tebori. Avant de commencer le tatouage, nous sommes allés prier au Temple du Daruma-Dragon de Gifu, bénissant ainsi le tatouage. Par la suite, Tomoya m’a tatoué pendant 7h de sur les côtes. Je peux dire que c’était probablement un de mes tatouages les plus douloureux. Le design a été créé selon les règles de l’art du tatouage traditionnel : un cerf-volant avec un Daruma.

Je me suis aussi gâté en allant au musée du Studio Ghibli à Mitaka. Je respecte beaucoup Hayao Miyasaki, il est non seulement le plus grand réalisateur de film d’animation mais il est aussi un génie de la peinture aquarelle.

Ainsi le 3e voyage m’a permis de découvrir le côté traditionnel du tatouage japonais et le dévouement des artisans envers leur maître ainsi que leur art. C’est cette essence que je cherche sans cesse à reproduire dans mes œuvres.