Loup 狼

Loups 狼

En Japonais, le mot pour loup est 狼, ōkami, qui signifie « grand-dieu ». Mais il est plus perçu comme un gardien ou un messager du dieu de la montagne. Pour la religion Shinto, chaque montagne est vue comme une divinité. Elle est vénérée par les bucherons car elle permet aux gens de s’approvisionner en bois. La plus connu est Fuji-san, le mont Fuji. 

Comme dans le film Princess Mononoke de Hayao Miyazaki, les loups sont des animaux sauvages et puissants qui assurent l’harmonie au sein de la montagne. Dans plusieurs histoires, ils offrent leur support en escortant les humains perdus à travers la montagne. Ce rituel s’appelait « okuriōkami » qui se traduit comme « l’escorte de loup ». Dans plusieurs villages, les loups sont perçus comme des messagers qui hurlaient avant la venue de tremblement de terre ou de tsunami.

Même s’il était vénéré, le loup était vu comme un animal sauvage et dangereux. Comme en Europe, il a été persécuté car ils s’attaquaient au bétail et pouvaient transmettre la rage. Pendant l’époque Meiji, des lois ont été mis en place pour diminuer la population de loups. Malheureusement, les résultats furent tellement efficaces qu’aujourd’hui, il ne reste plus de loups au Japon. Depuis 1905, le loup est un animal éteint au Japon, ce qui rajoute à son mythe : Les gens gardent précieusement des reliques, tels que des griffes, dents, os, crânes de loups, comme talismans protecteurs. 

Note : Dans le jeu Okami de Capcom, la déesse Amaterasu est représentée sous la forme d’un loup. Il n’y a aucune mention dans la mythologie Japonaise que la déesse Amaterasu se transforme en loup. Mais les auteurs du jeu ont choisi cette forme car ils se sont basés sur la lecture du nom de la déesse, dont les kanjis peuvent se lire aussi ōkami. Voici la beauté des histoires japonaises, elles ont plusieurs versions et interprétations possibles.

Dans le tatouage japonais, le loup est principalement symbole de puissance et de protection divine. Ce n’est pas un design qu’on va retrouver dans le tatouage japonais traditionnel. Mais il est possible de s’en servir pour faire un beau tatouage japonais néo-traditionnel.


Conseils d’amis pour visiter le Japon à titre de Québécois/Canadiens

Conseils d’amis pour visiter le Japon à titre de Québécois/Canadiens :

Ne pas laisser de pourboire, c’est très mal vu : c’est considéré comme de la charité et c’est considérer comme une insulte pour ces gens très fiers. Cependant, si vous visiter un ami et vous voulez apporter un petit quelque chose, vous pouvez apporter un cadeau. Les Japonais s’échange souvent des Mochis (des petites friandises à base de pâte de riz). Nous n’avons pas vraiment ce type de friandise ici et c’est ennuyant de se présenter avec une canne de sirop d’érable, même si ceux-ci sont très friands du sirop d’érable. En effet, le Japon est l’un des plus grands importateurs de sirop d’érable. J’ai deux options pour vous : La première et d’apporter une boite des biscuits fourrés à la crème d’érable en forme de feuille d’érable. La deuxième, un peu plus dispendieuse, est d’apporter des chocolats fins fourrés à l’érable. Les deux rendront votre hôte très heureux.

Ne pas prendre le Shinkansen avec vos grosses valises; faites-les livrés! En effet, j’ai fait l’erreur lors de mon deuxième voyage, mais les Japonais sont tellement polis que personne n’a osé me dire que c’était interdit. Le Shinkansen est le fameux train qui traverse le Japon à 300 km/h. Le train est conçu pour transporter des gens et non des valises, car l’espace est limité. Les gens sont donc habitués de se faire livrer leurs bagages à destination, ce qui est un concept très étrange pour nous. La poste au Japon est peu couteuse et très efficace, ce qui explique pourquoi les gens choisissent la livraison, plutôt que de s’encombrer de bagages.

À l’aéroport, trouvez le kiosque pour louer un émetteur Wifi. Pour moins de 10$ CAN par jours, vous aurez du Wifi n’importe où, même dans les temples! Ce qui est très pratique pour visiter juste avec Google Map. Vous pouvez regarder en ville pour louer ces émetteurs, mais les gens de l’aéroport parlent généralement mieux anglais que les Tokyoïtes. À chaque voyage j’ai utilisé la compagnie Ninja Wifi, je vous la recommande. 

Pour commander au restaurent, regardez s’il y a un bouton! Ah ce fameux bouton, si l’on ne connaît pas son existence, on peut passer pour un imbécile! Je vous raconte ma première expérience dans un restaurent au Japon : Le serveur nous assigne une table dans un coin plus discret et reculé du restaurent (qui n’était pas très occupé). Nous prenons soin de choisir notre repas et attendons patiemment le retour du serveur pour qu’il prenne notre commande.  15-30-40 minutes passent sans que personne ne vienne nous voir! Je vois finalement un serveur et dis haut et fort すみません! qui signifie « excusez-moi ». Le serveur vient, il nous regarde et nous montre un bouton sous la table pour « buzzer » le serveur. Je comprends donc qu’il faut sonner pour avoir du service! Ce concept m’a paru un peu impoli, je me sens mal de sonner pour du service! Mais au Japon, ce les serveurs se sentent mal de venir nous déranger pour prendre la commande. C’est le contraste entre le la politesse Canadienne et la politesse Japonaise qui peut transparaître dans certaines situations.

À noter, au Japon les gens parlent tout bas au restaurant, par soucis de ne pas déranger les autres. C’est assez impressionnant à constater! Donc éviter de crier ou de parler fort dans les restaurants ou les endroits publics. La seule exception est si vous êtes soul! 


Les japonais parlent anglais mais ils sont très gênés de le parler car ils le parlent avec un accent Japonais, ainsi ils peuvent paraître plutôt distant si vous essayer d’arrêter un étranger dans la rue. Mais par expérience, c’est facile de trouver quelqu’un qui parle anglais. 


Allez parler aux kiosques d’information touristique, aux policiers, aux agents de sécurité ou aux employés de métro. S’ils ne parlent pas anglais, ils vont trouver quelqu’un qui le parle pour vous aider. Les Japonais sont très serviables. 


Seule exception qui me soit arrivée quelques fois, ce sont avec les chauffeurs de taxis. S’ils sont trop gênés pour vous dire qu’ils ne comprennent pas, c’est possible qu’ils vous déposent n’importe où car ils n’ont pas compris. L’idéal est de donc faire une capture d’écran de l’adresse en Japonais, car ils ont de la misère à lire une adresse en anglais. Vous pouvez utiliser Uber, mais Uber n’est pas très populaire au Japon (car les taxis ont des prix justes et ils sont très propre, Uber n’a pas réussi à s’implanter autant au Japon).  


Conseils d’ami pour les tatoueurs et les tatoués :

Respectez la hiérarchisation des familles de tatoueurs. C’est-à-dire, ne pas parler à un tatoueur japonais d’un autre tatoueur japonais. Il y a des clics et des familles de tatoueurs qui se chicanent entre elles. Pour éviter de vous mettre les pieds dans les plats, ne pas parler/comparer/juger d’autres tatoueurs japonais devant un autre. Ces chicanes qui peuvent paraitre anodines, mais elles sont très sérieuses et elles respectent un code d’honneur très précis. Donc par exemple, si je visite le Japon pour me faire tatouer par Shige et que j’arrête au Horiyoshi Tattoo Museum, je n’en parle pas.

Couvrir ses tatouages au Japon? Oui et non. 


J’ai les mains de tatouées et je ne me suis jamais fait refuser l’accès dans un restaurent, ou à évènement. Faut dire que je m’organisais pour ne pas trop choquer en portant des pantalons et des manches longues. Par contre, j’ai entendu dire que certaines personnes se sont fait refuser l’accès à un restaurent pour des tatouages au visage. Les tatouages restent mal vu, mais on a l’avantage d’être « gaijin » ou étranger, ainsi les gens n’auront pas peur de nous car ils savent que nous ne sommes pas des Yakuza. La raison pour un établissement de refuser un étranger avec des tatouages visibles est pour ne pas déplaire à sa clientèle habituelle. 


Le seul bémol reste les « onsen » et les « sento » (bains publics). Les tatouages sont très mal vus, considérés comme un échec de vie. Ainsi c’est possible qu’ils vous refusent. S’ils vous acceptent, attendez-vous à recevoir des commentaires dans les bains. Certains « onsen » sont plus permissifs, souvent car ils ont une clientèle de Yakusa. Avec une petite recherche internet, il est possible de trouver des places permissives. 

Ne pas traverser la frontière avec des aiguilles ou du matériel de tatouage à cause du Tattoo Ban. Pour plus d’explication sur le Tattoo Ban vous pouvez lire mon blogue à ce sujet.


Cela fait le tour des conseils que j’ai à vous donner. Si vous avez des questions, vous pouvez toujours m’écrire : jftrudeltattoo@gmail.com. ボン・ヴォヤージュ!(Bon voyage)


Le premier voyage au Japon – Mars 2015

Le premier voyage au Japon – Mars 2015

Après avoir eu la chance de me faire tatouer en 2013 par Shige à la Bay Area Tattoo Convention à San Francisco, en Californie. J’ai pris rendez-vous avec lui pour continuer mon bras au Japon. Le plan du voyage était de rester dans la région de Tokyo et de Yokohama (où se situe le studio privé de Shige). C’était donc un voyage pour me faire tatouer et pour m’initier au Japon!

Après un long vol et un décalage horaire de 12 heures, j’arrive à l’aéroport de Narita. Petit conseil d’ami pour le Japon : À l’aéroport, trouvez le kiosque pour louer un émetteur Wifi. Pour moins de 10$ CAN par jours. Vous aurez du Wifi n’importe où, même dans les temples, ce qui est très pratique pour visiter la ville avec Google Map (Google Map est très fiable et fonctionnel au Japon). Vous pouvez regarder en ville pour ces émetteurs, mais les gens de l’aéroport sont plus a l’aise en anglais avec les étrangers. 

La première section du voyage a été de visiter Tokyo comme un touriste. J’ai visité Shibuya, Harajuku et Shinjkuku, ainsi que quelques temple et musée tel que Meiji Jingu, Togo Jinga, le musée Nezu avec son jardin Zen et le Japanese Sword museum. 

La deuxième section du voyage se faisait à Yokohama. À titre de tatoueur, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller au Tattoo Museum de Horiyoshi III. Tenue par la femme de Horiyoshi III, le Bunshin Tattoo Museum n’est pas vraiment un musée, mais plutôt de la collection d’objets personnels d’Horiyoshi III. Depuis plus d’une 60e d’années, il ramasse des objets en lien avec le tatouage provenant des quatres coins du monde. On y retrouve entre autres; des vieilles machines à tattoo, des œuvres d’art, des crânes, têtes réduites de Polynésie tatouées, il y a même une lettre de Charles Manson écrite à Horiyoshi III pour le féliciter de son beau travail! Ce que je trouvais le plus intéressant était la qualité des estampes japonaises (Ukiyo-e) qui faisait référence à l’histoire du tatouage au Japon.  

Par la suite, je me suis dirigé vers le studio privé à Shige pour mon tatouage : Yellow Blaze Tattoo. Comme tout, lors d’une première visite au Japon, ce ne fut pas facile à trouver; il se situe au 6e étage d’un immeuble. Mais une fois trouvé, on rentre dans un endroit serein et très inspirant : plusieurs œuvres d’art, masques, statues et trophées orne ses murs. On se sent tout de suite dans un autre monde avec l’odeur de l’encens et la music zen/instrumentale/psychédélique. Depuis des années, je rêvais de rentrer dans ce studio mythique. J’étais comblé et reconnaissant de mettre les pieds au Yellow Blaze Tattoo.

Shige était calme comme toujours. Il n’est pas de nature très bavarde, mais tout ce qu’il disait, je l’enregistrais! Je me suis fait tatouer deux jours consécutifs pour terminer mon avant-bras. Pendant ces deux jours, j’étais en mode observation et apprentissage. Nous discutions de machine à tattoo, d’encre, d’aiguilles, de technique et d’artiste de Ukiyo-e. Ce fut des discussions très enrichissantes. Les gens disent que c’est très douloureux de faire 14h de tatouage en deux jours, mais j’étais tellement concentré sur ce que faisait et disait Shige, la douleur m’importait peu.

Après les deux jours, Shige me conseille d’aller à Kamakura, qui est en banlieue de Yokohama, pour visiter son endroit préféré : un petit temple qui se nomme Hase-dera, qui est dédié à la déesse Kannon (la déesse de la compassion). Ce fut magnifique de terminer mon voyage à Kamakura avec ce magnifique petit temple, le bouddha géant et les fleurs de cerisiers en floraisons. Je suis très reconnaissant d’avoir eu cette chance unique.