Comment choisir son tatouage japonais

Comment choisir son tatouage japonais

Traditionnellement, le tatouage au Japon est classé par clan ou famille. En effet, chaque famille a son style qui se définit par un lot de traditions. Les choix de designs, d’association de sujets et de choix de couleurs sont spécifiques à chaque maître et sont transmis de maîtres à apprentis. Ainsi, au Japon, il est possible de reconnaître un tatouage par les familles.

Comment les japonais choisissent-ils leurs tatouages?

Il y a deux façons :

– Si le japonais fait partie d’un groupe (style yakuza), les membres de son groupe le dirigeront vers le ou les tatoueurs du clan. Après avoir rencontré le tatoueur, c’est le tatoueur qui décidera du tatouage. Le tatoueur choisira un sujet en fonction de la personnalité, de l’ambition, du rôle ou des goûts de la personne. Le design peut aussi être commandé par le dirigeant du groupe. Dans tous les cas, le tatoué a rarement son mot à dire. Il respecte tellement le groupe et l’art qu’il choisit de laisser l’artiste décider.

– Si le japonais ne fait pas partie d’un groupe, l’individu fait comme ici ; c’est-à-dire qu’il prend rendez- vous pour consulter le tatoueur de son choix. Ensemble, ils discutent du sujet et choisissent le design. La seule différence, c’est que les japonais ont beaucoup de respect pour l’art. Ils sont plus enclins à laisser l’artiste prendre la majorité des décisions du dessin, car ils savent que le résultat sera plus beau.

Dans les deux cas, les sujets choisis font souvent références à des animaux mythiques, des héros, des histoires valeureuses et/ou des divinités. Souvent, pour affirmer leur force et leur courage, ou pour vouloir de la protection.

Quand je pense à un tatouage japonais, je pense au dragon. Y a-t-il plus que cela ?

Oui, il y a beaucoup plus! Et c’est pour cette raison que j’ai créé ce blogue. Souvent, quand les gens pensent à un tatouage japonais, ils pensent aux dragons, aux kois (carpes japonaises) et aux samurais. Mais il y a plein d’animaux, de personnages et d’histoires aussi intéressants à tatouer !

Les sujets les plus populaires pour les Japonais sont les contes épiques, les masques de théâtre et les animaux mythologiques. Contrairement aux coutumes occidentales, les tatouages pour les Japonais ne racontent pas l’histoire du tatoué. Le tatouage a toujours une connotation sacrée qui confère une protection à la personne qui le porte. Par exemple, les tatouages de samurais sont utilisés pour représenter une réincarnation héroïque passée du tatoué.

J’aime beaucoup le style japonais, mais je ne connais pas les histoires et les symboles. Comment faire pour choisir mon tatouage japonais ?

La première étape est de savoir ce que vous voulez que votre tatouage signifie. Tel qu’expliqué plus tôt, traditionnellement, le tatouage japonais ne raconte pas l’histoire du tatoué. Les gens vont l’associer à une signification forte telle que : le courage, la force, la protection, la sagesse, la persévérance, etc. À noter que l’amour et l’amour de ses enfants ne font pas vraiment parti des significations traditionnelles.

Mais je veux que le tatouage raconte mon histoire. Comment choisir le design?

Dépendant de ce que vous cherchez à dire, plusieurs options de sujets sont possibles.

– Je veux que mon tatouage parle de ma famille et mes enfants.

On peut regarder plusieurs choses en fonction de leur date de naissance : comme leur signe astrologique asiatique ou leur fleur de naissance. Au Japon, chaque mois et chaque saison sont associés à une fleur, une plante, même une activité. Par exemple, le cerf-volant est associé au printemps. Aussi, selon le calendrier bouddhiste, il est possible de trouver la divinité qui vous protège selon votre date de naissance (car oui, il y a beaucoup de divinités différentes).

Regarder la page www.onmarkproductions.com pour les meilleures références sur les statues bouddhistes.


– Je veux que mon tatouage parle de mes ambitions et de mon courage.

Plusieurs histoires reflètent le courage, la force, l’honneur et les ambitions. Par exemple, les valeureux guerriers Benkei et Raiko qui ont combattu des armées et des monstres, sont de grands symboles de courage. Le fameux samurai Taira-no-Tomomori, qui est un symbole d’honneur, car, malgré la défaite, il ne s’est jamais rendu à l’ennemi et a choisi de se lancer dans l’eau après s’être attaché à l’ancre du bateau.

– Je veux que mon tatouage soit un symbole de protection.

Plusieurs animaux mythologiques ou divinités peuvent être utilisés: Les pompiers ont été les premiers à se faire tatouer des dragons, car il s’agit non seulement un symbole de protection, mais le dragon est aussi considéré comme un animal aquatique dans la mythologie japonaise.

– J’aime les mangas et tout ce qui a rapport avec le Japon, mais je cherche quelque chose d’original

La majorité des mangas s’inspirent de mythologie japonaise pour leurs personnages. Par exemple, les trois grand Sannin dans Naruto (Jiraiya, Tsunade et Orochimaru) sont des personnages du folklore japonais. Les « yokai » qu’on retrouve dans les mangas aussi sont personnages mignons qui sont intéressants à faire en tatouage.

À noter que TATOUAGE JAPONAIS ≠ MANGA, ce sont des arts complètement différents. Même s’ils ont la même base : les deux sont des dérivés du Ukiyo-e (estampes japonaises). Les mangas ne peuvent pas nécessairement être tatoués tels quels.

Ainsi, il y a plusieurs façons de choisir son tatouage de style japonais. Que ce soit de la façon traditionnelle ou non, le tatouage japonais est un monde fascinant qui déborde d’idées uniques. Pour plus d’informations sur ces sujets, je vous invite à consulter mes autres blogues.


Le deuxième voyage au Japon – Mars 2016

Le deuxième voyage au Japon – Mars 2016

Pour ce deuxième voyage, je voulais vivre plus l’essence de la culture japonaise. Ainsi j’ai choisi un itinéraire différent : J’ai atterri à l’aéroport de Osaka pour remontrer jusqu’à Yokohama en passant par Kyoto et Nara!

Ainsi je commence par visiter le château de Osaka pour me donner une meilleure idée de l’architecture japonaise. Même si le château d’Osaka n’est qu’une reproduction du château de 1583, il garde l’essence de cet architecture typique.

Cependant, le meilleur endroit que je peux vous conseillez pour des références magnifiques en architecture japonaise : aller voir le Museum of Housing and Living à Osaka. Ce musée est une perle! Il s’agit d’une reconstruction grandeur réelle d’un village à l’époque Edo (1603-1867). Les lumières imitent une journée entière ainsi l’on se croit au Japon féodale du lever du soleil au couché. J’aurai pu passer des jours à dessiner les différentes perspectives et points de vue.

Par la suite, je suis allé à Nara qui est un endroit moins touristique que la fameuse ville de Kyoto, mais qui regorge de temples magnifiques, d’œuvres d’art et d’histoire, puisque Nara a été la capitale du Japon au 8 e siècle. Je me suis fait conseiller cet endroit par Tim Kern qui m’a dit d’aller voir la fameuse Kannon à mille bras (Thousand armed Kannon). À Nara, j’ai aussi pris soin d’aller voir le grand bouddha de Todai-ji et de nourrir les cerfs.

S’en est suivi d’une escale à Kyoto, la ville des geishas et des temples. Je n’avais que deux jours pour visiter, alors j’ai décider de prendre 2 jours de tours guidés par autobus pour voir un maximum de temples en peu de temps (et pour éviter de me perdre en transport en commun). Cette option était plus dispendieuse (environ 100$ CAN par jour), mais compte tenu du peu de temps que j’avais, je suis heureux de mon choix : 6 temples, 1 château, 1 spectacle et un souper traditionnel en deux jours! En revanche, je dois dire que je tiens à retourner à Kyoto et prendre plus mon temps dans certains temples pour mieux voir les chefs-d’œuvre qui s’y trouvent. Mes coups de cœur pour des références étaient : Fushimi Inari taisha, Sanjusangen-do et Gion.

Arrivé à Yokohama, j’ai fait mes deux journées de tatouage avec Shige. Il avait préparé le dessin pour le haut de mon bras. En deux jours nous avons fait 13h de tatouage pour faire les lignes et l’ombrage. On discute encore de techniques, de machines, de mythologie et de symbolique.

Il m’a montré sa grande collection de machine à tatouage et il a même gravé une de ses machines à tatouage Sunskin que j’ai lui acheté. Il m’explique certaines légendes moins connues et la symbolique derrière plusieurs de ses tatouages. Discutant avec Shige d’artistes japonais de Ukiyo-e, il me confie que la meilleure place où trouver des livres d’art de Ukiyo-e c’est à Jinbocho. C’est un quartier magnifique pour de vieux livre d’art japonais, pour ceux qui parlent japonais.

La fin du voyage se termine au temple culte de Senso-ji à Asakusa, ce temple est probablement le plus connu de Tokyo et est lui aussi est dédié à Kannon, la déesse de la compassion. Encore une fois, je termine au Japon avec la déesse Kannon et les fleurs de cerisier en fleur. Ce parfum me rend très reconnaissant de toutes ces expériences.


Loup 狼

Loups 狼

En Japonais, le mot pour loup est 狼, ōkami, qui signifie « grand-dieu ». Mais il est plus perçu comme un gardien ou un messager du dieu de la montagne. Pour la religion Shinto, chaque montagne est vue comme une divinité. Elle est vénérée par les bucherons car elle permet aux gens de s’approvisionner en bois. La plus connu est Fuji-san, le mont Fuji. 

Comme dans le film Princess Mononoke de Hayao Miyazaki, les loups sont des animaux sauvages et puissants qui assurent l’harmonie au sein de la montagne. Dans plusieurs histoires, ils offrent leur support en escortant les humains perdus à travers la montagne. Ce rituel s’appelait « okuriōkami » qui se traduit comme « l’escorte de loup ». Dans plusieurs villages, les loups sont perçus comme des messagers qui hurlaient avant la venue de tremblement de terre ou de tsunami.

Même s’il était vénéré, le loup était vu comme un animal sauvage et dangereux. Comme en Europe, il a été persécuté car ils s’attaquaient au bétail et pouvaient transmettre la rage. Pendant l’époque Meiji, des lois ont été mis en place pour diminuer la population de loups. Malheureusement, les résultats furent tellement efficaces qu’aujourd’hui, il ne reste plus de loups au Japon. Depuis 1905, le loup est un animal éteint au Japon, ce qui rajoute à son mythe : Les gens gardent précieusement des reliques, tels que des griffes, dents, os, crânes de loups, comme talismans protecteurs. 

Note : Dans le jeu Okami de Capcom, la déesse Amaterasu est représentée sous la forme d’un loup. Il n’y a aucune mention dans la mythologie Japonaise que la déesse Amaterasu se transforme en loup. Mais les auteurs du jeu ont choisi cette forme car ils se sont basés sur la lecture du nom de la déesse, dont les kanjis peuvent se lire aussi ōkami. Voici la beauté des histoires japonaises, elles ont plusieurs versions et interprétations possibles.

Dans le tatouage japonais, le loup est principalement symbole de puissance et de protection divine. Ce n’est pas un design qu’on va retrouver dans le tatouage japonais traditionnel. Mais il est possible de s’en servir pour faire un beau tatouage japonais néo-traditionnel.


Conseils d’amis pour visiter le Japon à titre de Québécois/Canadiens

Conseils d’amis pour visiter le Japon à titre de Québécois/Canadiens :

Ne pas laisser de pourboire, c’est très mal vu : c’est considéré comme de la charité et c’est considérer comme une insulte pour ces gens très fiers. Cependant, si vous visiter un ami et vous voulez apporter un petit quelque chose, vous pouvez apporter un cadeau. Les Japonais s’échange souvent des Mochis (des petites friandises à base de pâte de riz). Nous n’avons pas vraiment ce type de friandise ici et c’est ennuyant de se présenter avec une canne de sirop d’érable, même si ceux-ci sont très friands du sirop d’érable. En effet, le Japon est l’un des plus grands importateurs de sirop d’érable. J’ai deux options pour vous : La première et d’apporter une boite des biscuits fourrés à la crème d’érable en forme de feuille d’érable. La deuxième, un peu plus dispendieuse, est d’apporter des chocolats fins fourrés à l’érable. Les deux rendront votre hôte très heureux.

Ne pas prendre le Shinkansen avec vos grosses valises; faites-les livrés! En effet, j’ai fait l’erreur lors de mon deuxième voyage, mais les Japonais sont tellement polis que personne n’a osé me dire que c’était interdit. Le Shinkansen est le fameux train qui traverse le Japon à 300 km/h. Le train est conçu pour transporter des gens et non des valises, car l’espace est limité. Les gens sont donc habitués de se faire livrer leurs bagages à destination, ce qui est un concept très étrange pour nous. La poste au Japon est peu couteuse et très efficace, ce qui explique pourquoi les gens choisissent la livraison, plutôt que de s’encombrer de bagages.

À l’aéroport, trouvez le kiosque pour louer un émetteur Wifi. Pour moins de 10$ CAN par jours, vous aurez du Wifi n’importe où, même dans les temples! Ce qui est très pratique pour visiter juste avec Google Map. Vous pouvez regarder en ville pour louer ces émetteurs, mais les gens de l’aéroport parlent généralement mieux anglais que les Tokyoïtes. À chaque voyage j’ai utilisé la compagnie Ninja Wifi, je vous la recommande. 

Pour commander au restaurent, regardez s’il y a un bouton! Ah ce fameux bouton, si l’on ne connaît pas son existence, on peut passer pour un imbécile! Je vous raconte ma première expérience dans un restaurent au Japon : Le serveur nous assigne une table dans un coin plus discret et reculé du restaurent (qui n’était pas très occupé). Nous prenons soin de choisir notre repas et attendons patiemment le retour du serveur pour qu’il prenne notre commande.  15-30-40 minutes passent sans que personne ne vienne nous voir! Je vois finalement un serveur et dis haut et fort すみません! qui signifie « excusez-moi ». Le serveur vient, il nous regarde et nous montre un bouton sous la table pour « buzzer » le serveur. Je comprends donc qu’il faut sonner pour avoir du service! Ce concept m’a paru un peu impoli, je me sens mal de sonner pour du service! Mais au Japon, ce les serveurs se sentent mal de venir nous déranger pour prendre la commande. C’est le contraste entre le la politesse Canadienne et la politesse Japonaise qui peut transparaître dans certaines situations.

À noter, au Japon les gens parlent tout bas au restaurant, par soucis de ne pas déranger les autres. C’est assez impressionnant à constater! Donc éviter de crier ou de parler fort dans les restaurants ou les endroits publics. La seule exception est si vous êtes soul! 


Les japonais parlent anglais mais ils sont très gênés de le parler car ils le parlent avec un accent Japonais, ainsi ils peuvent paraître plutôt distant si vous essayer d’arrêter un étranger dans la rue. Mais par expérience, c’est facile de trouver quelqu’un qui parle anglais. 


Allez parler aux kiosques d’information touristique, aux policiers, aux agents de sécurité ou aux employés de métro. S’ils ne parlent pas anglais, ils vont trouver quelqu’un qui le parle pour vous aider. Les Japonais sont très serviables. 


Seule exception qui me soit arrivée quelques fois, ce sont avec les chauffeurs de taxis. S’ils sont trop gênés pour vous dire qu’ils ne comprennent pas, c’est possible qu’ils vous déposent n’importe où car ils n’ont pas compris. L’idéal est de donc faire une capture d’écran de l’adresse en Japonais, car ils ont de la misère à lire une adresse en anglais. Vous pouvez utiliser Uber, mais Uber n’est pas très populaire au Japon (car les taxis ont des prix justes et ils sont très propre, Uber n’a pas réussi à s’implanter autant au Japon).  


Conseils d’ami pour les tatoueurs et les tatoués :

Respectez la hiérarchisation des familles de tatoueurs. C’est-à-dire, ne pas parler à un tatoueur japonais d’un autre tatoueur japonais. Il y a des clics et des familles de tatoueurs qui se chicanent entre elles. Pour éviter de vous mettre les pieds dans les plats, ne pas parler/comparer/juger d’autres tatoueurs japonais devant un autre. Ces chicanes qui peuvent paraitre anodines, mais elles sont très sérieuses et elles respectent un code d’honneur très précis. Donc par exemple, si je visite le Japon pour me faire tatouer par Shige et que j’arrête au Horiyoshi Tattoo Museum, je n’en parle pas.

Couvrir ses tatouages au Japon? Oui et non. 


J’ai les mains de tatouées et je ne me suis jamais fait refuser l’accès dans un restaurent, ou à évènement. Faut dire que je m’organisais pour ne pas trop choquer en portant des pantalons et des manches longues. Par contre, j’ai entendu dire que certaines personnes se sont fait refuser l’accès à un restaurent pour des tatouages au visage. Les tatouages restent mal vu, mais on a l’avantage d’être « gaijin » ou étranger, ainsi les gens n’auront pas peur de nous car ils savent que nous ne sommes pas des Yakuza. La raison pour un établissement de refuser un étranger avec des tatouages visibles est pour ne pas déplaire à sa clientèle habituelle. 


Le seul bémol reste les « onsen » et les « sento » (bains publics). Les tatouages sont très mal vus, considérés comme un échec de vie. Ainsi c’est possible qu’ils vous refusent. S’ils vous acceptent, attendez-vous à recevoir des commentaires dans les bains. Certains « onsen » sont plus permissifs, souvent car ils ont une clientèle de Yakusa. Avec une petite recherche internet, il est possible de trouver des places permissives. 

Ne pas traverser la frontière avec des aiguilles ou du matériel de tatouage à cause du Tattoo Ban. Pour plus d’explication sur le Tattoo Ban vous pouvez lire mon blogue à ce sujet.


Cela fait le tour des conseils que j’ai à vous donner. Si vous avez des questions, vous pouvez toujours m’écrire : jftrudeltattoo@gmail.com. ボン・ヴォヤージュ!(Bon voyage)


Le premier voyage au Japon – Mars 2015

Le premier voyage au Japon – Mars 2015

Après avoir eu la chance de me faire tatouer en 2013 par Shige à la Bay Area Tattoo Convention à San Francisco, en Californie. J’ai pris rendez-vous avec lui pour continuer mon bras au Japon. Le plan du voyage était de rester dans la région de Tokyo et de Yokohama (où se situe le studio privé de Shige). C’était donc un voyage pour me faire tatouer et pour m’initier au Japon!

Après un long vol et un décalage horaire de 12 heures, j’arrive à l’aéroport de Narita. Petit conseil d’ami pour le Japon : À l’aéroport, trouvez le kiosque pour louer un émetteur Wifi. Pour moins de 10$ CAN par jours. Vous aurez du Wifi n’importe où, même dans les temples, ce qui est très pratique pour visiter la ville avec Google Map (Google Map est très fiable et fonctionnel au Japon). Vous pouvez regarder en ville pour ces émetteurs, mais les gens de l’aéroport sont plus a l’aise en anglais avec les étrangers. 

La première section du voyage a été de visiter Tokyo comme un touriste. J’ai visité Shibuya, Harajuku et Shinjkuku, ainsi que quelques temple et musée tel que Meiji Jingu, Togo Jinga, le musée Nezu avec son jardin Zen et le Japanese Sword museum. 

La deuxième section du voyage se faisait à Yokohama. À titre de tatoueur, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller au Tattoo Museum de Horiyoshi III. Tenue par la femme de Horiyoshi III, le Bunshin Tattoo Museum n’est pas vraiment un musée, mais plutôt de la collection d’objets personnels d’Horiyoshi III. Depuis plus d’une 60e d’années, il ramasse des objets en lien avec le tatouage provenant des quatres coins du monde. On y retrouve entre autres; des vieilles machines à tattoo, des œuvres d’art, des crânes, têtes réduites de Polynésie tatouées, il y a même une lettre de Charles Manson écrite à Horiyoshi III pour le féliciter de son beau travail! Ce que je trouvais le plus intéressant était la qualité des estampes japonaises (Ukiyo-e) qui faisait référence à l’histoire du tatouage au Japon.  

Par la suite, je me suis dirigé vers le studio privé à Shige pour mon tatouage : Yellow Blaze Tattoo. Comme tout, lors d’une première visite au Japon, ce ne fut pas facile à trouver; il se situe au 6e étage d’un immeuble. Mais une fois trouvé, on rentre dans un endroit serein et très inspirant : plusieurs œuvres d’art, masques, statues et trophées orne ses murs. On se sent tout de suite dans un autre monde avec l’odeur de l’encens et la music zen/instrumentale/psychédélique. Depuis des années, je rêvais de rentrer dans ce studio mythique. J’étais comblé et reconnaissant de mettre les pieds au Yellow Blaze Tattoo.

Shige était calme comme toujours. Il n’est pas de nature très bavarde, mais tout ce qu’il disait, je l’enregistrais! Je me suis fait tatouer deux jours consécutifs pour terminer mon avant-bras. Pendant ces deux jours, j’étais en mode observation et apprentissage. Nous discutions de machine à tattoo, d’encre, d’aiguilles, de technique et d’artiste de Ukiyo-e. Ce fut des discussions très enrichissantes. Les gens disent que c’est très douloureux de faire 14h de tatouage en deux jours, mais j’étais tellement concentré sur ce que faisait et disait Shige, la douleur m’importait peu.

Après les deux jours, Shige me conseille d’aller à Kamakura, qui est en banlieue de Yokohama, pour visiter son endroit préféré : un petit temple qui se nomme Hase-dera, qui est dédié à la déesse Kannon (la déesse de la compassion). Ce fut magnifique de terminer mon voyage à Kamakura avec ce magnifique petit temple, le bouddha géant et les fleurs de cerisiers en floraisons. Je suis très reconnaissant d’avoir eu cette chance unique.


Le but des voyages au Japon

Le but des voyages au Japon

Aujourd’hui grâce à l’internet, plus besoin de se rendre quelque part pour vraiment étudier un domaine. On peut facilement faire des recherches sur les symboliques des tatouages japonais avec Google. Alors pourquoi se rendre au Japon? Car Google ne comprend pas l’essence de cet art.

J’ai fait 3 voyages au Japon et chaque voyage avait pour but précis pour parfaire mes connaissances sur le tatouage japonais. Pour une description plus élaborée de chacun de mes voyages, vous pouvez consulter mes blogues sur chacun d’entre eux.


Le premier voyage était un voyage d’initiation. À titre de « gaijin », qui signifie « étranger » en Japonais, je suis allé au Japon, sans parler la langue, pour faire un voyage principalement de touriste. Lors de ce voyage, je me suis imprégné à 100% de ce monde où la tradition et la technologie cohabitent. Ce contraste est très flagrant surtout lorsqu’on se promène dans les petites rues et on voit un petit temple au beau milieu des gratte-ciels.

Je suis resté dans la région de Tokyo dans le but de visiter des temples et des musées. Saviez-vous que le Japon est un des pays au monde avec le plus de musées ? En effet, il y aurait plus de 5614 musées au Japon. Selon ma compréhension, le gouvernement encourage l’ouverture de musée et le partage de la culture en offrant aux collectionneurs un avantage fiscal. Pour les visiteurs, le musée est une activité simple et très peu coûteuse (voir même gratuite pour les habitants de la région). Une grande majorité de temples offre même un petit musée à visiter pour l’équivalent de 2$. Les musées ont une grande place dans le cœur des Japonais, autant que les temples. Il était donc important pour moi d’en voir le plus possible.

Le musée Edo Tokyo

J’ai réalisé un grand rêve lors de ce premier voyage. Je me suis fait tatouer par Shige dans son studio mythique : Yellow Blaze à Yokohama. Je me suis fait tatouer pendant deux jours sur mon bras. J’étais tellement concentré à observer Shige que je n’ai pas senti la douleur! Enfin presque pas!

Lors du premier voyage, je suis allé au Tattoo Bunshin Museum de Horiyoshi III. Il ne s’agit pas vraiment d’un musée, mais plutôt de la collection d’objets personnels d’Horiyoshi III. Depuis plus d’une 60e d’années, il ramasse des objets en lien avec le tatouage provenant des quatre coins du monde, et il les expose dans ce musée. Malgré la surcharge d’objets considérant l’espace, cette visite était importante pour moi. En tant que de tatoueur qui se passionne pour le style japonais, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion exceptionnelle de visiter le lieu de travail du grand Horiyoshi III.

Ainsi mon premier voyage avait pour but de me familiariser avec le Japon et le tatouage Japonais.


Mon deuxième voyage avait pour but de visiter d’autres régions du Japon.  Ainsi je suis allé à Osaka, Nara et Kyoto. Ce sont des villes avec tellement d’histoire que je trouvais important de m’imprégner de leur essence.  Tokyo est devenue la capitale du Japon en 1868. Kyoto l’a été pendant presque un millénaire! Et avant cela, c’était Nara la capitale du Japon. C’est pour cela que Kyoto et Nara sont des villes si importantes avec plusieurs temples et musées. Leurs histoires ont été très importantes durant plusieurs époques clés du Japon. Pour comprendre la culture japonaise, je voulais donc aller visiter ces endroits mythiques.

C’est certain qu’une fois sur place, c’est un peu difficile de capter l’essence de ces endroits, car il y a beaucoup de touristes. C’est un peu comme essayer de voir la Joconde au Musée du Louvre. La quantité de touristes qui prennent des égoportraits et qui jouent du coude ne nous permet pas d’apprécier les lieux à leur juste valeur. Toutes mes photos comprennent au moins un touriste. J’ai quand même réussi à prendre en photo l’essentiel que je voulais étudier et dessiner plus tard.

Ainsi le deuxième voyage m’a permis de rapporter plusieurs images et références pour améliorer mon art et faire des dessins avec une meilleur essence japonaise. 


Le troisième voyage avait deux buts : celui de retourner le plus possible aux sources du tatouage japonais par l’étude du ‘’tebori’’, qui est la technique de tatouage traditionnel japonais fait à la main, et l’étude des estampes japonaises. 

Les images du tatouage au Japon sont basées sur les estampes japonaises. C’est pour cela que les tatouages japonais ont cette essence caractéristique : personnages exagérés aux couleurs vives. Cet art très caractéristique était utilisé autrefois pour faciliter la reproduction en masse d’une image. Cela rendait le produit moins cher et plus accessible pour la population. 

Lors de ce voyage, je suis allé au musée de Hokusai. Ceci m’a permis de revenir à l’essence du tatouage japonais, car il ne faut pas oublier que les estampes japonaises sont la base de cet art. Et le plus grand maître incontesté de Ukiyo-e est Hokusai. 

Je suis allé rencontrer un ami tatoueur à Gifu pour me faire faire un tatouage au tebori. Avant de commencer le tatouage, nous sommes allés prier au Temple du Daruma-Dragon de Gifu, bénissant ainsi le tatouage. Par la suite, Tomoya m’a tatoué pendant 7h de sur les côtes. Je peux dire que c’était probablement un de mes tatouages les plus douloureux. Le design a été créé selon les règles de l’art du tatouage traditionnel : un cerf-volant avec un Daruma.

Je me suis aussi gâté en allant au musée du Studio Ghibli à Mitaka. Je respecte beaucoup Hayao Miyasaki, il est non seulement le plus grand réalisateur de film d’animation mais il est aussi un génie de la peinture aquarelle.

Ainsi le 3e voyage m’a permis de découvrir le côté traditionnel du tatouage japonais et le dévouement des artisans envers leur maître ainsi que leur art. C’est cette essence que je cherche sans cesse à reproduire dans mes œuvres.